La pâquerette, une beauté simple

 

Son nom scientifique bellis perennis lui fut attribué par l’éminent botaniste Linné.

Bellis signifie belle.

Petite fleur, elle n’en est pas moins belle, évoquant une douce étoile…un indice sur sa famille, celle des Asteracées, qui tirent son nom de ces astres lumineux.

Aussi, même si son nom pourrait porter à le croire, la pâquerette n’apparait pas nécessairement aux alentours de Pâques.

 

On peut l’observer tout au long de l’année. Même si elle est plus abondante à ce moment précis de l’année.

Son nom fait d’ailleurs référence à l’ancien français pasquier qui signifie pâturages. Mais un lien entre elle et la fête de Pâques est quand même présent : c’est lors de la fête de Pâques qu’elle est la plus abondante, ainsi à cette occasion on avait pour coûtume de préparer des omelettes avec cette fleur.
Au Moyen-Age, Matteus Plaetarius, dans le fabuleux ouvrage de simplici medicina propose une magnifique illustration de la pâquerette, mais Erika Lais, l’autrice d’un très bel ouvrage sur les simples ( voir en fin d’article ) nous apprend malheureusement que le texte accompagnant, décrivant les bienfaits, a été perdu…Elle nous explique que la pâquerette était sans doute utilisée par les femmes.

Culpeper, des siècles plus tard, aristocrate à la cour d’Henri VIII préconise l’utilisation de la pâquerette en tisanes et décoction pour contrer la majorité des phénomènes inflammatoires.

En effet il s’inspire des théories sur les humeurs, très en vogue dans le passé selon lesquelles les plantes sont froides ou chaudes : ici la pâquerette aurait vocation à tempérer la chaleur car elle est « froide ».

L’huile de pâquerette, ou huile de « belisse » est aini très recommandée de nos jours en application sur les seins et les vergetures. On lui connait également un usage en sirop pour calmer la toux avec ses propriétés expectorantes. On utilise ses parties aériennes. On coupe les rosettes à l’aide d’un couteau en éliminant les feuilles externes.

On peut alors la mélanger à du serpolet, de l’origan et sucrer avec du miel par exemple.


Une pointe de rose au bord des pétales ?


Mais oui, pourquoi donc la pâquerette parfois possède un bord rose : on dit que cela remonte au temps de Jésus. Selon Paul Sébillot dans Le FolkLore de la France, tome troisième, la Faune et la Flore (E. Guilmoto Éditeur, 1906)

« Lorsque les mages et les bergers firent de beaux présents à l’Enfant Jésus, un pauvre homme qui ne possédait rien, cueillit une pâquerette toute blanche afin de ne pas arriver les mains vides, et il l’approcha des lèvres de l’enfant ; celui-ci baisa la fleurette, qui devint rose à t’endroit ou ses lèvres s’étaient posées. »

 

Une histoire de nymphe…


Bellis, Bélidès… C’est le nom de cette dryade. C’est la dryade des prairies et des pâturages.

Elle dansait dans les bois, dans les bras de son amant, lorsqu’elle attira l’attention du dieu des saisons Vertumnus. Pour s’en protéger lorsqu’il la pourchassa, elle se transforma en pâquerette.

On dit également que la pâquerette est née des larmes de Marie Madeleine ne retrouvant pas Jésus dans son tombeau lors de la Résurrection.

 

Un indice sur le printemps ?


Dans la brume épaisse des forêts scandinaves, les fleurs souffraient de ne pas voir le ciel bleu.

Pour les prévenir, le dieu de la lumière Baldur fit éclore des pâquerettes, une petite fleur en forme d’oeil.

C’est d’ailleurs là une explication de son nom anglais daisy : pour day’s eye. L’oeil du jour. Car elle s’ouvre et se referme selon le moment de la journée.

Maintenant, vous regarderez la pâquerette d’un autre « oeil »…

 
 

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